MAZOUT # 5 IS OUT NOW !

Publié le par envazao

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Joyeuse gazette


Mazout ! Mazette,  je suis sans doute à ce jour le seul qui ait signé de mon nom de baptême dans ce joyeux merdier. Ah le con ! Quand vous lirez le DOC. PROPOFOL un peu plus bas vous comprendrez mieux pourquoi les pseudos fleurissent sur le koltar. Mazout sent le politiquement speedé, l'anti cool-bobo-branché, bref un bon coup de tiag dans la gueule de c'ui qui voudrait Iledefranciser notre vieille ville, cette double dérive de Penfeld qui sent encore la merde de goëland et les effluves de baraque à frites (on a pas attendu les ch'tis). Mazout c'est THE fanzine brestois aux pochettes margerinesques qui rend hommage à la rock'n'roll attitude et prend le parti du wild wild west, contrées de vents et de marées, noires et plus à l'ouest encore qu'un prétendu âge d'or où tout était mieux avant, du temps où les vieux cons rasaient les premiers duvets.

 

Et puis Mazout c'est les rockeurs de Brest que j'ai toujours cotoyés... de loin, et sans cuir ni banane, pas assez décoince pour aller m'payer une telecaster replica et un ampli bien pourrave. Et Lambé c'était déjà le bout du monde du bout du bus vert, soupe aux choux à sept heures moins cinq en-compagnie d'Armand Jammot, kig ha fars une fois par mois et crêpes tous les vendredis soirs, brezouneg penn all an daol, pas tombé dans l'oreille d'un sourd. De guitare, point il n'y aurait. Sans compter que la jeunesse bossait au piston l'été. A d'autres le ramassage des poubelles de la CUB ou des chariots au Rallye de Menez Paul, pour moi il y avait les huit jours dans les champs de patates après le quinze août. Car de piston il n'était point question avec Tadi, o zad va zad, celui-là n'aurait jamais mangé d'ce pain là avec ses pommes de terre au lard.

 

Bref, le temps que je troque mes baskets pour des boots en simili noires, que je remise cette réplique de Chelsea pour des Doc Martens made in Northampton UK, et le soufflet était retombé. Le rock s'était aimablement municipalisé et les groupes de Brest devenaient glauques (qui se souvient de Boycott Banco?). On s'était bien amusé quand même dans les eighties sauvageonnes : l'échauffement chez Simone et au Cornou de Kerinou, le circuit Amphi-Fauvettes-Mélo, en stop pour commencer sage, Coyotte Pass au Barclay, les Fleshtones au PL Recouvrance, Jad Wio aux Hespés,  la salle Cerdan et sa série de concerts new wave à la rentrée, le forum au Moulin Blanc et son plancher miraculeusement épargné par des pogos de tueurs avec les Thugs, Hot Bugs ou Tulaviok. Y avait bien eu le Lux Intérior et sa Poison Ivy à Tamaris en 92 mais ça sentait déjà les VC, un truc qui ramollit au fil des années et qui drague trop large dans des lagenn-s faussement populaires et totalement pompafric. 

 

Plein de trucs remontent du Mazout, ça fait des grosses bulles à la surface, bubble-gum de teenagers qui résistent bien dans les quarantaines bedonnants, des gaziers qui vous la coiffent au poteau noir. Tiens donc, quand l'Amoco vint nous offrir une belle tranche d'histoire en 78, c'était Stiff Little Fingers qui sonnait l'Alternative Ulster, les Specials qui moralisaient à tours de ska du côté de Coventry Angleterre, en attendant les Inmates qui rendraient eux aussi hommage à la lutte d'Alphonse Arzel avec "Dirty Water". Par ici s'agitait Herve Bellec dans Mathieu Donnart Street avant qu'il n'échange ses cordes pour une plume, Nicolas Cruel et Monsieur Jean faisaient mieux que reluquer les premières parties de Telephone ou des Damned.

 

Revenons à nos blousons noirs, il y a de l'actuel itou dans le Mazout, du haut de gamme lo-fi pour se tenir au courant des groupes de djeunz ou moins jeunes qui s'agitent dans le Zefland. Faudrait penser à faire vite avant qu'il ne devienne un mauvais décor de No Zef Land (voir Doc. Propofol plus loin, hopopop préparez-vous). Tenez le dernier, le mazout #5 de décembre, en plus de citer Envazao et mon article en brezoneg sur le 4, eh bien on y retrouve des noms à coucher dehors : Ootiskulf, Donkey Saplot, Conne Action, Lord Krishna Von Goloka, Johnny Frenchman And The Roastbeef, sur ce dernier il me semble reconnaître le gars qui est derrière la compil ROK, ici présentée il y a quelque temps.

 

Mais foin de ce blabla, voici donc plus loin une bonne tranche de bon gros coup de gueule, un pegamen de sale brestois, plus sale que la graisse de phoque mazouté sur le cuir d'un vieux requin de la rade. Le doc en question nous a administré un truc qui n'a sûrement pas eu l'heur de plaire à Sieur Bouclette et ses cohortes rouge pâle, ni sans doute non plus aux bénies oui-oui, cul et chemise des Unionistes Démocastratrices Bretonnes de Brest Megalo PoPol Ocean. Une pensée attendrie pour ces socialos tendance Ultram qui un jour firent mine de balancer des os de poulet aux pékins sur les quais. Parmi ces gros rosâtres et futurs violacés qui s'empiffraient de fruits de mer sur la Recouvrance j'entends encore celui qui, le Chateau Marie-Antoinette aidant, amusait la galerie en clamant haut et fort : "Tiens, regardes les pauvres sur le quai, jette leur les os, ça leur fera plaisir".  C'était il y a presque deux ans; au mois de juin mon sang n'avait fait qu'un tour. Avant de me demander ce que je foutais sous ce pavillon de complaisance au milieu d'un tel ramassis de décideurs demeurés j'avais failli tout pêter, aussi ne m'en voulez pas si je me retrouve moins seul à la lecture de ce billet, accrochez-vous ça va tanguer... 

 


PROPOFOL FOUT LA MERDE :

BREST ET LA GAUCHE FRUITS DE MER : FUCK LE SOCIALISME CONSANGUIN !

Petits arrangements, cynisme et fric répartis en parts égales, voilà comment les petits malins de gauche, les vieux et les jeunes accommodent à leur sauce les leçons de Sarkozy. Bientôt, le centre est devenu un îlot d’ennui sécurisé, expurgé de tout ce qui dépasse, déborde, dégorge, les jeunes, les pauvres, ouste ! La Kultur de cette ville, autrefois un port, vivant, devenu une soupière à bobos, cette Kultur répartie en deux trois "pôles" écrémés par le fric. L’immobilier, main dans la main avec la mairie, les "partenaires sociaux" de mes deux, la presse et la télé (régionale) dessinent de cette ville exsangue un portrait flatteur. Ça y va l’autopromo et la branlette sans façon dans l’organe officiel, "Sillage". Ça marche impeccable le lavage de cerveau, à force ici des spécialistes y excellent. Oh comme tout va bien partout, comme les skippers médiatiques multi-sponsorisés sont fiers, et les pauvres couillons aussi qu’ils gagnent autant de millions dans leurs courses à la con. Comme le Technopôle accueille tous ces entrepreneurs volontaires, ces savants soucieux de l’équilibre de la planète et ces étudiants aux joues rebondies, comme tous les bons marchés se répartissent entre copains, comme une chouette partie de Monopoly ! Discours rodé, huilé à la vaseline :  "La visibilité, l’attractivité des territoires passaient par la création d’un pôle "high tech". La mondialisation commençait à prendre une nouvelle envergure...Voilà quelques pistes de développement. Ainsi que de nouveaux "grands projets", tel le campus numérique." Dixit Bernard Labbey, président du Technopôle Brest Iroise, in Sillage n°137. Et la peau de mes couilles ? Bullshit. Attrape-gogos. Lire en décodé : comme l’argent sent bon quand il coule à flots. Et le tram a bon dos, qui légitime toutes les manips. Les expropriations. Les gens chassés, ceux qui n’existent pas. Qui a regardé vraiment ce qu’est devenue la place Guérin, ses immeubles murés, sinistres, attendant quoi, un bon plan pour être rénovés, rachetés, moins cher, puis revendus, plus cher, PLUS CHER ! C’est comme ça qu’on fait son TROU ? Que veulent faire les maires socialistes exactement de Brest ? Un triste parking d’opérette, une vitrine, un entrepôt ? Dans le cul la BMO. Et le canyon se creuse chaque jour davantage entre les édiles et les administrés, entre la morgue des petits chefs surgis de Sup de Co et la misère de ceux qui n’ont rien, et pour qui chaque jour ressemble davantage à un chaos, atroce. J’ai connu des militants dans le temps, les soutiers, ceux qui collent les affiches. Mon père. Qu’est-ce qu’il peut bien penser aujourd’hui ? Dans le cul la balayette ! Que sont devenus les socialos, les idéalistes chevelus des seventies, slogans plein la bouche, sinon des notables en cachemire que l’urbanisme fait jouir ? Est-ce que ce monde est sérieux ? Est-ce que cette ville est Brest ?

DOC. PROPOFOL (Mazout #4)

 

Publié dans muzik

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